La France ouvre la première voie de « covoiturage » près de Grenoble

La ville française de Grenoble va introduire une voie de covoiturage sur l’une de ses routes principales, qui sera ouverte aux taxis, aux voitures à faibles émissions et aux véhicules transportant plus d’un passager à partir d’aujourd’hui (30 septembre).

Aux heures de pointe, il faut parfois 40 minutes pour parcourir les 8 km de route où la voie de covoiturage est ouverte.

La voie est ouverte pour réduire le trafic du matin en semaine sur l’A48 entre le péage de Voreppe et le carrefour de Saint-Egrève, près de la ville de Grenoble. En raison de la forte circulation, il faut parfois jusqu’à 40 minutes pour parcourir les 8 km le matin. 

La société qui gère le tronçon, Area, a désormais réservé une voie de gauche pour les voitures avec plusieurs personnes à l’intérieur, les taxis, les bus et les véhicules à faibles émissions aux heures de pointe.

Pour l’instant, les véhicules qui utilisent par erreur la voie de covoiturage alors qu’ils n’ont qu’une seule personne à l’intérieur verront leur numéro d’immatriculation affiché sur des panneaux d’information numériques. Des amendes de 135 euros pour mauvaise utilisation de la voie seront introduites plus tard dans l’année.

Le covoiturage gagne du terrain en France…lentement

La France est quelque peu en retard sur des pays comme les États-Unis, le Canada et l’Espagne, où les voies de covoiturage sont monnaie courante depuis des décennies.  

Ce n’est que depuis l’adoption en 2019 d’une loi autorisant les autorités à mettre en place des voies de covoiturage en France qu’il est légal de le faire. Avant cela, seuls les bus et les taxis disposaient de voies réservées sur les routes très fréquentées. Cependant, il a été difficile de mettre en place de nouvelles règles depuis l’adoption de la loi, car les systèmes de transport ont été fortement touchés par les grèves hivernales de 2019-2020 et la crise sanitaire du Covid-19.

Grenoble est la première ville à avoir mis en place une voie de covoiturage, mais elle est la quatrième ville la plus encombrée de France, selon l’indice de trafic TomTom 2020. Les villes les plus encombrées sont, dans l’ordre, les suivantes : Paris, Marseille et Bordeaux.

À Paris, il est prévu de mettre en place une voie de covoiturage sur le périphérique d’ici 2024.

À Bordeaux, les urbanistes sont favorables à un plus grand nombre de voies de covoiturage. L’urbaniste bordelais Jean-Marc Offner, a publié cette année le livre « Anachronismes urbains » : « Ce n’est plus la voiture qui est un ennemi désigné, mais l' »autosolisme », c’est-à-dire l’utilisation individuelle d’un moyen de transport conçu pour transporter quatre ou cinq personnes »

L’ancienne ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, a annoncé en 2019 l’ambition du gouvernement de faire de « l’autopartage une habitude quotidienne », en triplant le nombre de trajets collectifs effectués en France d’ici 2024. Selon Elisabeth Borne, 70 % des trajets entre le domicile et le lieu de travail sont effectués par des conducteurs individuels en France. En retirant chaque jour un million de voitures de la circulation grâce à l’autopartage, on pourrait réduire les gaz à effet de serre de 7 800 tonnes.

Les Français en faveur de la réduction du nombre de voitures

Un récent sondage montre que les Français sont également favorables à la réduction du nombre de voitures sur les routes.

Le sondage Ifop, commandé par Caroom.fr, a révélé que 62 % des personnes vivant dans les grandes villes de plus de 100 000 habitants souhaitaient que les autorités locales réduisent l’utilisation de la voiture. Le soutien était particulièrement élevé chez les jeunes (79 % pour les 18-24 ans, et 76 % pour les 25-34 ans) et les partisans du parti écologiste EELV (95 %).

Les habitants des grandes villes ont également soutenu les initiatives de covoiturage (57 %) et l’augmentation du nombre de pistes cyclables locales (55 %). 

En revanche, ils sont moins favorables au stationnement. Dans les grandes villes, 74 % des habitants sont contre la réduction des parkings routiers et souterrains et 77 % sont contre l’augmentation du prix des parkings routiers.

L’étude Ifop pour Caroom a été réalisée en ligne du 14 au 16 septembre 2020. L’échantillon comprenait 1 017 personnes âgées de 18 ans et plus vivant en France métropolitaine, et 1 031 personnes vivant dans des villes de plus de 100 000 habitants. 

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