Le Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble

L’Établissement Public de Santé Universitaire Grenoble-Alpes, mieux connu sous le nom de CHU Grenoble-Alpes, représente un pilier du système de santé français, ancré dans le département de l’Isère, au cœur de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il se compose de trois sites majeurs dans la zone urbaine de Grenoble : un situé au nord à La Tronche, un autre au sud à Échirolles, et le dernier à Voiron.

Quelques chiffres

Avec une capacité d’accueil dépassant les deux mille lits, cet établissement est le principal acteur hospitalier de l’Isère. Implanté dans la partie de Grenoble qui coïncide avec le campus santé, le CHU Grenoble-Alpes gère les urgences pour toutes les communes de l’Isère grâce à son centre de réception et de régulation des appels, joignable au 15, le numéro du Service d’Aide Médicale Urgente. Depuis 2011, il est aussi responsable du 114, le numéro d’urgence national pour les personnes sourdes et malentendantes.

Avec un budget d’exploitation avoisinant les 700 millions d’euros en 2015, l’hôpital de Grenoble emploie environ 8 541 personnes à temps plein (y compris 2 241 soignants), ce qui en fait le plus grand employeur de la région grenobloise, surpassant des entreprises telles que STMicroelectronics et Schneider Electric.

En 2016, le CHU a été distingué par le magazine Le Point, qui lui a attribué la septième position dans son classement national des hôpitaux.

En 2019, il a été le premier CHU en France à recevoir la certification de niveau A par la Haute Autorité de Santé, une reconnaissance globale et dès la première évaluation.

Historique

Concernant l’histoire hospitalière de Grenoble, le premier établissement signalé est une aumônerie liée au chapitre de Notre-Dame, dont l’origine et la fonction restent floues, bien que son emplacement ait été précisément indiqué par Hugues de Grenoble (1053 – 1132) dans le cartulaire de l’église de Grenoble, probablement proche de l’actuelle place Grenette, à l’extérieur de la porte Traine.

Sous l’égide de l’évêque Hugues de Grenoble au XIe siècle, une nouvelle aumônerie voit le jour, donnant naissance à la maison de l’Aumône de Saint-Hugues, également connue sous le nom d’Hôpital de la Madeleine. Ce dernier était situé en dehors des murs de la ville, le long des rives de l’Isère, à l’emplacement qui correspond aujourd’hui à peu près à la place de Lavalette.

Avec le temps, plusieurs hôpitaux émergent pour accueillir indigents et pèlerins, dont l’hôpital Saint-Antoine, établi par l’ordre des Antonins et transféré au XIVe siècle à la ville. L’hôpital Saint-Jacques fut fondé au même siècle par le financier florentin Jacques de Die, dit Lappol. L’hôpital Notre-Dame, construit en 1422 par l’évêque Aymon Ier de Chissé, devint le plus important dès le XVIe siècle, réunissant les établissements précédents sous sa coupe.

Le XVème siècle marque la création de l’hôpital Saint-Sébastien et Saint-Roch, destiné aux pestiférés, par Grâce d’Archelles, un ancien au service de Louis XI. Ce lieu fusionna au XVIème siècle avec l’hôpital Notre-Dame, illustrant le phénomène de concentration hospitalière et de centralisation des dons.

Au début du XVIIème siècle, un nouveau grand hôpital Notre-Dame fut construit hors des remparts, sous l’égide du maréchal Créqui. Les fonds furent levés par la vente des anciens hôpitaux, à l’exception de Saint-Antoine. Le XVIIème siècle vit également l’émergence d’une professionnalisation de la médecine, bien que les médecins étaient rares et appuyés par les Frères de la Charité et les sœurs de Sainte-Marthe. En 1699, l’hôpital Notre-Dame devint un Hôpital général et un lieu d’enfermement pour les pauvres au XVIIIème siècle.

L’ouverture d’une école de chirurgie en 1771, sous l’impulsion de l’intendant du Dauphiné, Christophe Pajot de Marcheval, et l’accueil de l’école par les Pères de la charité marquent un tournant. Cette école proposait des études en médecine, chirurgie, anatomie, pharmacie pratique et botanique.

La période révolutionnaire fut difficile pour l’hôpital, qui dut être reconstruit en 1858 avec de nouvelles façades achevées en 1864. Cet hôpital accueillit les nécessiteux jusqu’en 1913. En 1894, un nouveau bâtiment pour l’École préparatoire de médecine et de pharmacie fut inauguré, marquant un nouveau chapitre dans l’histoire médicale de Grenoble.

Les infrastructures

Les infrastructures du CHU Grenoble-Alpes s’étendent sur deux sites principaux dans la région grenobloise et un autre dans le secteur de Voiron : au nord de Grenoble se trouve le site de La Tronche, au sud celui d’Échirolles, et le dernier est implanté à Voiron. Un quatrième lieu, dédié aux fonctions logistiques et pharmaceutiques, couvrant 8 000 m², est situé à Domène.

Site Hospitalier Nord à La Tronche

Situé avenue du Maquis-du-Grésivaudan, ce complexe regroupe l’ensemble des installations de La Tronche, à l’exception de l’hôpital Michallon. Le déplacement de l’hôpital à cet emplacement a été rendu possible par l’inauguration du Pont de l’Île-Verte en 1899. Les locaux ont été officiellement ouverts le 14 septembre 1913 par le maire Nestor Cornier, en présence d’Antonin Dubost, président du Sénat. Une visite notable a été celle du président Gaston Doumergue le 3 août 1925, dans le cadre de l’exposition internationale de la houille blanche.

L’arrêt de la desserte tramway de l’hôpital en 1947, qui liait Grenoble à Chapareillan depuis l’ouverture de l’établissement, a marqué un tournant vers le transport routier.

En 1962, l’initiative du docteur Jean Roget transforme l’École de médecine en Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Grenoble, qui s’établit à La Tronche près des hôpitaux en 1967, sur le domaine de la Merci. Cette évolution a conféré au centre hospitalier régional de Grenoble le statut de centre hospitalier universitaire. La bibliothèque de la Faculté de médecine a été inaugurée le 1er février 1968, suivie de la construction de trois autres bâtiments sur ce campus santé. Depuis novembre 1990, la ligne B du tramway relie le site à l’Île-Verte, poursuivant vers le domaine universitaire.

Le site inclut l' »Hôpital Couple-Enfant » (HCE), dont la première phase a été achevée en octobre 2008, avec des plans conçus par les architectes Aymeric Zublena et Bernard Cabannes. Ce complexe, réparti sur quatre niveaux, concentre les services de gynécologie-obstétrique et de néonatalogie, classant l’établissement parmi les maternités de niveau 3.

Ce centre, qui comprend 250 lits et emploie environ 650 personnes, réalise 2 000 accouchements et gère 22 000 visites annuelles dans ses services d’urgence pédiatrique et médico-chirurgicale. Outre l’HCE, le site de La Tronche abrite divers départements tels que la neurologie, la psychiatrie, et la diabétologie. En janvier 2016, une nouvelle unité de psychiatrie pédiatrique a été inaugurée au sein de l’HCE.

Hôpital Albert-Michallon

Répartition des patients hospitalisés en 2015 au CHU de Grenoble :

  • Isère hors métropole de Grenoble (41,8 %)
  • Métropole de Grenoble (40,5 %)
  • Savoie (5,7 %)
  • Autres régions de France hors Rhône-Alpes (4,1 %)
  • Haute-Savoie (3,8 %)
  • Drôme (2,3 %)
  • Ain (0,6 %)
  • Ardèche (0,5 %)
  • Rhône et Loire (0,6 % au total)
  • Étranger (0,1 %)

L’hôpital général, construit entre 1970 et 1975 sur le boulevard de la Chantourne à La Tronche et nommé d’après un ancien maire de Grenoble, est le plus grand site du CHU de Grenoble, représentant plus de la moitié des lits du CHU (1 076 lits, et plus de 1 700 en comptant l’hôpital des spécialités). La capacité de cet hôpital devrait augmenter grâce à la réaffectation des espaces précédemment occupés par les laboratoires de biologie et d’anatomie pathologique, désormais regroupés dans un nouveau bâtiment, l’Institut de biologie et de pathologie.

Pistes d'hélicoptères et CHU Grenoble Alpes
Pistes d’hélicoptères et CHU Grenoble Alpes

L’hôpital Albert-Michallon centralise la majorité des unités cliniques (médicales et chirurgicales) ainsi que les services médico-techniques du CHU Grenoble-Alpes. Il abrite également l’essentiel des équipements d’imagerie médicale de pointe et le service principal d’accueil des urgences pour adultes, tandis que les urgences pédiatriques se trouvent à l’hôpital de La Tronche. Ce site accueille en outre la majeure partie des services logistiques du CHU, incluant la stérilisation centrale récemment modernisée. Auparavant dispersée sur divers emplacements, cette fonction a été consolidée dans un équipement moderne pour optimiser le traitement des dispositifs médicaux, profitant également aux centres hospitaliers de La Mure et Alpes-Isère à Saint-Égrève.

L’hôpital Albert-Michallon se distingue par son engagement dans l’intégration des technologies médicales avancées. Le 22 janvier 2009, il a inauguré un bloc opératoire numérique, équipé pour fournir à l’équipe chirurgicale un accès immédiat aux outils d’imagerie médicale numérique et en 3D, ainsi qu’à un système de chirurgie assistée par ordinateur dans chaque salle opératoire. La même année, il a enrichi son parc d’équipements par l’acquisition d’un scanner multibarettes de dernière génération, d’un IRM de 3 teslas et d’une caméra TEP-TDM ultra-moderne.

L’été 2010 a vu l’ouverture de l’Institut de biologie et de pathologie, un espace de 27 500 m2 situé en face du CHU, rassemblant toutes les analyses biologiques sur une ligne automatisée capable de traiter 400 tubes par heure. En octobre 2011, le CHU Grenoble Alpes a réalisé sa 2000e greffe rénale, marquant une étape importante depuis la première greffe effectuée en 1969.

Décembre 2013 a été marqué par la première implantation en France d’un stimulateur cardiaque sans sonde par l’hôpital. En mars 2016, dans le cadre de sa lutte contre le cancer, l’hôpital a investi 12 millions d’euros pour s’équiper de deux appareils de tomothérapie, et en 2017, il est devenu le cinquième centre en France à adopter la technique de PIPAC (Pressurized IntraPeritoneal Aerosol Chemotherapy) pour la chimiothérapie, réduisant significativement les doses nécessaires.

En 2017 également, l’hôpital a inauguré une salle d’imagerie interventionnelle dotée d’une technologie permettant de réaliser des radiographies et des scans en 360° autour du patient.

L’hôpital dispose d’un héliport majeur, crucial pour les interventions de secours en haute montagne. Avec une activité intensive, notamment en cas d’accidents en montagne, son service de déchoquage est parmi les plus sollicités de France, avec près de mille urgences annuelles. Ce service a gagné une attention internationale en 2014, lorsqu’il a pris en charge Michael Schumacher, célèbre champion de Formule 1, après un accident de ski.

En 2015, un ambitieux plan de restructuration de 182 millions d’euros a été lancé pour moderniser le CHU d’ici 2020, incluant la construction d’un nouveau bâtiment technique. Ce dernier, regroupant la réanimation chirurgicale et médicale, les urgences adultes, et l’Institut médico-légal, est couronné par un héliport sur le toit. L’inauguration de ce complexe de 14 000 m² a eu lieu le 12 novembre 2021, en présence des ministres Olivier Véran et Jacqueline Gourault, et l’héliport est devenu fonctionnel début décembre, offrant quatre places, dont une couverte, à 28 mètres de hauteur.

L’Hôpital Sud

Ouvert le 6 janvier 1968 sur l’avenue de Kimberley à Échirolles, cet hôpital a été le précurseur du renouveau des infrastructures hospitalières de Grenoble, précédant la construction de l’hôpital Albert-Michallon. Doté initialement de 340 lits, il abrite le « Centre Gérontologique Sud » (CGS), spécialisé en gériatrie.

Cet établissement se distingue toutefois par sa spécialisation dans le traitement des maladies de l’appareil locomoteur, incluant l’orthopédie, la traumatologie, et la rhumatologie. Il est reconnu comme un centre de référence pour la médecine sportive. L’Hôpital Sud est équipé d’un service d’urgences spécialisé en ortho-traumatologie sportive et d’un bloc opératoire dédié à la traumatologie, offrant des soins en arthroscopie ou via des interventions chirurgicales classiques pour traiter diverses affections, notamment au niveau de l’épaule, du pied, de la cheville, de la hanche et du genou. Le site est notamment équipé pour la chirurgie assistée par ordinateur, particulièrement dans les interventions sur les ligaments croisés antérieurs du genou ou pour la mise en place de prothèses.

L’Institut de Rééducation

L’institut de rééducation, conçu par l’architecte Patrick Triacca, a été inauguré le 25 juin 2009 et s’intègre désormais au site de l’Hôpital Sud. Cette ouverture a été marquée par la présence de personnalités telles que Michel Destot, maire de Grenoble, Jean-Louis Bonnet, directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) Rhône-Alpes, et Renzo Sulli, maire d’Échirolles.

Cet institut succède au Centre médico-chirurgical « Les Petites Roches », rattaché au CHU de Grenoble depuis 2003 et originairement situé à Saint-Hilaire-du-Touvet. Le déménagement a été motivé par des raisons de sécurité, notamment le risque d’avalanche et de chutes de pierres, ainsi que par la difficulté d’accès au site précédent. Avec 179 lits et 200 employés, l’institut propose une gamme étendue de services de réadaptation, incluant la médecine physique et de réadaptation (MPR) en neurologie, ortho-traumatologie, vasculaire, ainsi qu’un service de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) en Cardiologie.

Le Site de Voiron

Situé à 25 km de Grenoble, l’hôpital de Voiron a emménagé dans des locaux flambant neufs à l’été 2021. Maintenant ses 229 lits, l’établissement offre une gamme complète de services incluant un accueil d’urgence, ainsi que des unités de médecine, chirurgie, maternité, et pédiatrie. Il héberge également à Coublevie un centre d’accueil pour les personnes âgées.

Les écoles du CHU de Grenoble

Le Centre Hospitalier Universitaire Grenoble-Alpes administre neuf écoles de formation réparties sur deux sites distincts.

Sur le campus universitaire de Saint-Martin-d’Hères, l’Institut de Formation des Professionnels de Santé accueille les étudiants des trois premières années dans les filières de médecine et de pharmacie, de maïeutique, ainsi que six autres programmes de formation paramédicale aux niveaux licence et master. Ces formations englobent les métiers de cadre de santé, infirmier, infirmier anesthésiste, kinésithérapeute, manipulateur en radiologie et puériculteur.

Rue des écoles, au sein du CHU à La Tronche, se trouve l’Institut de Formation d’Ambulanciers (IFA), qui propose des formations pour ambulanciers et auxiliaires ambulanciers. L’Institut de Formation d’Aides-Soignants (IFAS) y prépare en 10 mois les futurs aides-soignants sélectionnés via concours d’entrée, avec une préparation spécifique proposée par le CHU. L’Institut de Formation d’Auxiliaire de Puériculture (IFAP) forme également en 10 mois les futurs auxiliaires de puériculture, offrant des passerelles pour les aides-soignants ainsi que des modules de 70 heures pour la validation des acquis de l’expérience.

En termes de partenariats éducatifs et de recherche :

Enseignement : Le CHU de Grenoble, un établissement public de santé, est lié par convention aux unités de formation et de recherche en médecine et en pharmacie de l’Université Grenoble-Alpes, situées à La Tronche depuis 1967. Cette collaboration intègre au personnel du CHU des externes et des internes en formation à l’Université mais rémunérés par le CHU.

Échanges internationaux : Le CHU de Grenoble entretient des relations internationales enrichies par des accords de jumelage avec plusieurs villes étrangères, favorisant les échanges et les collaborations, notamment dans les domaines de la chirurgie cardiaque avec le CHU de Sfax en Tunisie, ou encore des connexions informatiques pour l’échange d’images IRM avec l’hôpital de Suzhou en Chine.

Recherche : Le campus santé de Grenoble, centré sur le CHU et situé à La Tronche, est un pôle majeur d’enseignement supérieur et de recherche dans la métropole, aux côtés du domaine universitaire et du polygone scientifique de Grenoble. Plusieurs instituts, tels que Clinatec, l’Institut pour l’avancée des biosciences (IAB), Grenoble-Institut des neurosciences (GIN), et NanoBio, illustrent l’engagement du CHU dans la recherche de pointe, notamment dans les domaines des neurosciences, de l’oncologie, et de l’innovation biomédicale, en partenariat avec d’autres institutions de recherche nationales et internationales.

(source : Wikipedia)

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